Piétons, vélos, trottinettes, gyroroues, transports en commun, voitures, etc. sont autant de moyens de transport utilisés au quotidien par des millions de Français. La diversité des mobilités demandent aujourd’hui aux communes de partager l’espace public et particulièrement la voirie.
La variété des modes de transport demande un partage équitable de la voirie
La voirie doit être considérée comme un espace du “vivre ensemble”. Il s’agit d’un espace qui conjugue qualité de vie et mobilité. Pour assurer la sécurité de l’ensemble des usagers de la route, il est essentiel de proposer des voies délimitées pour chaque type de transport.
Avec la multiplication des mobilités douces, de nouvelles règles et pratiques de circulation sont mises en place afin de protéger davantage les usagers les plus vulnérables.
Les rues sont donc aujourd’hui de plus en plus partagées. Ce type de rue permet à tous les usagers d’être égaux, ils peuvent ainsi circuler librement. Les cyclistes peuvent rouler au milieu de la chaussée voire même à contresens s’il s’agit d’un sens unique, les piétons peuvent traverser sur la chaussée en dehors des intersections, etc. Piétons, cyclistes, tous les risques doivent être mesurés par les intercommunalités et les communes. Audrey ROUXEL, en charge de la communication chez LACROIX, un fabricant spécialiste de panneau de signalisation, le confirme : « Les collectivités et les mairies recherchent de plus en plus de solutions intelligentes, à l’instar de panneaux de signalisation intelligents ou connectés, afin de gérer et sécuriser leurs flux de mobilité à l’échelle locale ».
Ces rues sont conçues pour des vitesses de circulation particulièrement lentes (20km/h ou moins) et la signalisation (aérienne ou au sol) est extrêmement limitée voire totalement éliminée.
Seule différence entre les usagers, leur vulnérabilité. Les piétons sont donc prioritaires, viennent ensuite les cyclistes, puis les conducteurs de cyclomoteurs, etc. Toutefois, il existe une exception, les transports en commun tels que les tramways demeurent prioritaires, et ce, même devant les piétons.
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Avantages et limites de la rue partagée
Les rues partagées ont pour objectif d’apaiser la circulation.
Elles permettent notamment de réduire la gravité des collisions, d’optimiser l’espace, de rendre accessible de façon universelle l’espace public, de rendre polyvalent l’espace (possibilité de créer des événements par exemple), etc.
En revanche, un temps d’adaptation est souvent nécessaire aux usagers pour s’y habituer. De plus, l’accessibilité pourrait être perturbée par l’absence de trottoirs pour les personnes ayant une déficience visuelle notamment. Autre limite, la complexité d’entretien de ces espaces surtout en raison de la présence de mobilier urbain.
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À Lille, le partage de la voirie est adopté
La Métropole européenne de Lille mène une politique active sur les mobilités depuis plusieurs années afin de contribuer à modifier les comportements des usagers de la route mais aussi à faciliter et sécuriser leurs déplacements à pied et à vélo.
Les modes de transport étant variés, des aménagements de voirie sont donc mis en place pour fluidifier et réduire le trafic automobile. Des aménagements majoritairement destinés aux cyclistes :
- Installation de 1000 accroche vélos dans les communes de la métropole lilloise. Ces accroche vélos viennent s’ajouter aux arceaux déjà présents en ville. L’objectif étant de faciliter la vie des cyclistes. Leurs emplacements sont d’ailleurs stratégiques puisqu’ils se situent près des établissements scolaires, des lieux culturels, des commerces, etc.
- Mise en place de “Cédez-le-passage” au feu rouge pour les cyclistes. La métropole a également déployé des panneaux “Tourne à droite” pour simplifier et encourager les déplacements à vélo. D’ailleurs, pour éviter les arrêts répétitifs, le code de la route autorise dorénavant les cyclistes à franchir les feux équipés soit des panneaux “Tourne à droite” soit des panneaux “Cédez-le-passage cycliste au feu rouge”
- Aménagement de double sens cyclable pour favoriser le partage de la rue et encourager l’usage du vélo au quotidien. Cet aménagement permet aussi d’éviter les détours et d’ainsi gagner du temps de trajet
- Aménagement de SAS vélo aux feux tricolores, des zones réservées aux cyclistes devant les véhicules lorsque le feu est rouge
Pour permettre à tous les usagers d’utiliser la route de manière sécurisée, Lille a mis en place d’autres aménagements destinés aux piétons et aux automobilistes :
- Aménagement de zones 30, d’aires piétonnes et de zones de rencontre : l’objectif étant de modérer la vitesse des véhicules et de favoriser la cohabitation entre les différents usagers de la route. La métropole souhaite également créer de nouvelles zones 30 aux abords des commerces, des écoles, etc.
- Stationnement réservé pour personnes en situation de handicap : la Métropole lilloise en dispose déjà d’une centaine. Elle travaille d’ailleurs en collaboration avec les communes de la métropole sur la bonne répartition de ces places sur la voirie
- Aménagements dédiés au covoiturage : 8 aires de covoiturage sont disponibles sur la métropole. Elles permettent notamment de faciliter la mobilité tout en optimisant l’usage de la voiture
- Etc.
La voirie, un sujet qui suscite de houleuses controverses lors d’enquêtes publiques
Avec le développement de nouvelles mobilités douces, de plus en plus d’enquêtes publiques sont ouvertes pour demander l’avis des citoyens sur l’aménagement de la voirie.
Aujourd’hui, plus de 50 enquêtes publiques concernant la voirie sont ouvertes en France sur le portail des enquêtes publiques Notre Territoire.
Un sujet dans l’air du temps, au cœur des préoccupations et qui suscite souvent de vives négociations entre pouvoirs publics et citoyens engagés.
